Inauguration du nouvel aménagement de la place de la Synagogue

Après plus d’une année de travaux nous avons eu le plaisir d’inaugurer ce mardi 28 mai 2024, le nouvel aménagement de la place de la Synagogue, enfin rendu aux genevois après des décennies d’occupation par les voitures et par l’enrobé qui avaient investi une majeur partie de l’espace aux détriments des piétons et usagers du quotidien.

Le développement du projet s’est réalisé en étroite collaboration avec le bureau AB ingénieurs civils, le service de l’aménagement, du génie civil et de la mobilité (AGCM) le service des espaces verts (SEVE), l’unité de conservation du patrimoine (CPA), le service de l’espace public (SEP), le service d’incendie et de secours (SIS), l’office cantonale de l’agriculture et de la nature (OCAN), l’office cantonale de l’eau (OCEau) ainsi que le service des monuments et des sites (SMS).

Située à la croisée des flux piétons entre le quartier des Banques et le nord du quartier de Plainpalais, cette place de quartier revêt une position stratégique en termes d’usages. À l’échelle du quartier de Hollande, la place de la Synagogue représente le seul espace public destiné exclusivement au piéton. En lien direct avec la Synagogue Beth Yacov, édifice religieux classé, cet espace public présente un important intérêt architectural en Ville de Genève.

Un espace à l’histoire riche qui continue d’évoluer

Dans un mouvement soutenant le principe de la liberté de culte et à la suite du démantèlement des fortifications, décidé en 1849 par le gouvernement radical de James Fazy, la Synagogue est édifiée entre 1857 et 1859 sur un terrain cédé par l’État avec une construction financée par la communauté juive de Genève.

Longtemps isolée dans une espèce de no man’s land sur ces terrains laissés libre par la disparition des remparts, il a fallu attendre 1944 pour que la ville de Genève confie un mandat d’embellissement de la place afin de porter une vraie réflexion sur les abords de la Synagogue. Le mandat fut confié au célèbre architecte genevois Maurice Braillard qui sera notamment à l’origine du dallage central en forme de croix, de la création d’une voûte végétalisée au niveau des couronnes des platanes, du portail en fer forgé ou encore des bancs en pierre encore visibles aujourd’hui.

Après près de 10 années de gestation à cause d’un recours concernant la suppression de la circulation sur les deux rues adjacentes à la Synagogue, l’objectif de notre mandat était de reprendre le projet initié par la Ville de Genève en 2012 pour qu’il corresponde aux nouvelles attentes et enjeux d’aujourd’hui.

Un espace à fort potentiel revalorisé

L’objectif principal était de piétonniser et de restaurer la place avec une attention particulière sur la dimension patrimoniale, notamment en respectant la composition originale dessinée par Maurice Braillard tout en lui rendant sa fonction première d’espace public et de véritable parvis piéton en lien avec le quartier.

Bien que sa situation et sa destination en fasse un lieu à fort intérêt patrimonial et architectural, le parvis de la Synagogue était, jusqu’à aujourd’hui, trop peu lisible et l’espace dédié au piéton et au délassement trop peu distinguable et attractif.

Le projet propose de valoriser la Synagogue par la mise en évidence de son parvis comme un large socle rectangulaire permettant de monumentaliser l’édifice et de distinguer espaces et usages de manière plus cohérente. Les différences de niveaux existantes ont été supprimées et les altitudes ont été lissées de façade à façade garantissant la continuité fluide des flux traversants. Cette unité de revêtement de sol assoit l’identité spatiale de la place contenue par les immeubles.

Le mail de platane, qui a dû faire l’objet d’une expertise, a été conservé et reconstitué avec une replantation de sujets sains en lieu et place des arbres manquants ou dépéris. Un système de fosses de plantation continue a été développée pour garantir un espace vital généreux et une récupération optimale des eaux de pluie avec plus de 40m3 de terre à disposition pour les nouveaux sujets. De plus les arbres existant conservés, qui souffrait de l’imperméabilisation de la place, jouissent maintenant de généreux pieds d’arbres plantés et d’un revêtement semi perméable.

La sécurisation des espaces et des usagers a fait partie intégrante de nos réflexions pour canaliser la circulation automobile en dehors de la place tout en libérant l’espace de tout obstacle. Des bornes escamotables ont été implantées aux entrées/sorties pour faciliter l’accessibilité des services de secours. Parallèlement, les dispositifs anti-bélier disposés en périphérie ont été intégrés de manière à se fondre dans l’aménagement pour garantir la cohérence et la sécurisation de l’ensemble de la place avec un minimum d’impact visuel.

Enfin, en périphérie de la place de nouvelles plantations ont été réaliés afin d’améliorer le climat et l’ambiance du lieu tout en renforçant le caratère piéton de l’espace. Ces plantations et nouveaux aménagements permettent en effet de bloquer la circulation des rues adjacentes de manière durable et de proposer des équipements complémentaires aux abords de la place (stationnements cylces, mobiliers, terrasses, trottoirs).